C'est l'époque où je suis seul, sans doutes après la séparation d'avec E. . Et donc je suis en chasse… à l'homme !
Lors de mes congés d'été, je vais passer quelques jours de vacances à St Raphaël, chez les parents. J'avais des amis à Marseille que j'avais connus grâce à E. qui y avait résidé un certain temps. On m'y avait invité à passer une journée. Je prends le train aller-retour St Raphaël – Marseille. Sur le trajet du retour, dans un train régional un peu ancien, avec des compartiments, je suis assis côté couloir, devant des gens sans intérêt, sauf un jeune gars, côté fenêtre, assis en face de moi, légèrement en diagonale et qui m'a tapé dans l’œil ! Je distingue mal son visage. Son entrejambe est prometteuse ! Il regarde défiler le paysage – enfin, c'est ce que je crois ! Je l'observe furtivement du coin de l’œil pour ne pas attirer l'attention des voisins du compartiment. Je veux qu'il me regarde mais, bizarrement, il ne quitte pas des yeux l'extérieur, même lors de la traversée d'un tunnel. Bizarre ! Je ne sais pas comment attirer son attention. A un moment, je regarde à mon tour vers l'extérieur, à travers la fenêtre. Je vois le reflet de son visage dans la vitre et je comprends : en fait, ses yeux fixent continuellement le reflet qu'il a de moi dans la vitre.
De même, je fixe alors le reflet de son visage, espérant que ce n'est pas qu'une illusion d'optique. Et là, il capte mon regard et son image me sourit. Mon image lui sourit en réponse. Alors il tourne la tête vers moi et me regarde directement mais discrètement. Il a le visage de la jeunesse à qui tout sourit.
Au bout d'un moment, je me lève pour aller dans le couloir en espérant qu'il en fasse autant. Je me retourne mais il ne bouge pas. Je reviens m’asseoir à ma place. Je ne sais pas comment lui faire comprendre de me rejoindre dans le couloir. Il me regarde à la dérobée en me souriant. Il est très beau, il me plaît beaucoup. Je lui fais un petit signe des yeux indiquant le couloir puis je me lève à nouveau et sors du compartiment.
Je ne peux pas m'empêcher de penser que nos voisins peuvent voir notre manège et je ressens une sorte de culpabilité aussi stupide qu'injustifiée.
Depuis le couloir, comme il me regarde, je l'interroge des yeux. Il se lève enfin, sort à son tour et se place à côté de moi, les deux bras appuyés sur le barreau en travers de la fenêtre. Je suis aux anges ! Nous commençons à échanger quelques mots. Je ne me souviens plus précisément de notre conversation, j'ai simplement retenu qu'il habite Paris, une information qui me ravit, je réside en banlieue parisienne… ! La conversation, très amicale, se poursuit. Nous nous disons nos prénoms, je devine qu'il est disponible, nous nous comprenons.
Jusqu'au moment où il m'annonce qu'il doit descendre à la prochaine gare ...

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